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Shoko, Laia Selects & Galerie Javault1/18
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strip, September Books1/9
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À partir d'elle, Delpire & le BAL1/3
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Chaleur humaine, Catalogue d'exposition de la Triennale Art & Industrie, Silvana Editoriale
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Almanach de printemps à printemps, 2023-2024, avec Belette Verrey, autoédition1/9
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tempête après tempête, Art and Paper Editions1/13
C’est arrivé il y a huit ans, le onzième jour de mars. Il gobait des mochis devant son poste de télévision. Elle avait à faire, un article, des mots à écrire. Lui, n’était pas là. Elle sortait d’une cérémonie de diplôme. Cet autre n’a rien vu.
- La nuit, je dors les fenêtres grandes ouvertes. J’écoute le vent, les bruits de l’océan.
- À quoi rêves-tu ?
- À rien.
- Et l’avenir ?
- Je ne sais pas.
- Tu es si jeune encore.
Ce qui désormais ne fait plus l’ombre d’un doute, c’est la possibilité d’une mort subite, sans autre raison que le déchaînement des éléments.
- C’est quelque chose de spécial.
Le deuxième jour, et tous les jours suivants, et hier encore, les informations communiquent les taux de radiation. À la radio, sur les écrans, les chiffres officiels défilent en continu, comme une suite sans fin, insensée.
- Le jour d’après, j’ai vu les actualités.
- Les données, les explications, les photographies... ce n’est pas suffisant.
- Aucun signe ne peut décrire l’effroi.
Depuis, les produits de la mer affolent. Les eaux du pacifique assassinent. La nuit, des espèces sans nom surgissent des entrailles de la terre et rampent sur le sable parmi les algues malades. La peau sur les visages luit. Des paires de cils et des cheveux, longs, noirs de jais, traînent en bande sur la plage. Des corps impatients, plus ou moins nombreux selon les heures, attendent le retour à la normale le long du littoral.
- En mer, j’attrape quantité de choses. Des bars, des truites, des maquereaux. Les poissons, les vieux les mangent encore. Pas moi, je suis trop jeune pour ça.
- Ce que je préfère, ce sont les rivières, les ruisseaux, les torrents. Plus un cours d’eau est petit, plus il me plaît.
L’homme et la nature vivent séparément. La terre tremble, la mer monte, c’est dans l’ordre des choses. L’homme n’y peut rien.
-Parfois, dans la montagne, je rencontre des ours, des singes, des écu reuils. Jamais d’esprits malins. L’autre jour, j’ai croisé deux arbres jumeaux, un couple de cèdres millénaires, enlacés, comme des amants.
(…)
- Virginie Huet
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Tide Magazine #1, tempête après tempête1/7
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2002, le rayon vert . éditions1/10
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Odori, Sasori Books1/2
La fête, la danse et la mort tissent une toile ensemble depuis longtemps au Japon. Prises pendant le festival d’Obon, les photographies nocturnes de Rebekka Deubner capturent des fragments de cette célébration bouddhiste honorant chaque été les ancêtres disparus et leur présence parmi les vivants. Dans celles-ci, feux d’artifice, morceaux de corps, masques et tissus dévoilent "Odori", la danse de la Fête de Bon. Au coeur de ces traditions estivales vieilles de 500 ans, sa gestuelle, sa musique et ses costumes donnent corps aux esprits des disparus à travers l'exaltation de la transe collective. Dans 'Odori', Rebekka Deubner compose ses boucles d’images comme des amulettes dans lesquelles chercher d’autres mondes intérieurs. La photographe y déploie par bribes le mystique qui échappe à la raison et souligne la finitude de la vie.
- Emilie Lauriola
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encore somnolent, je déployais mes oreilles en fleur, édition collective, le rayon vert . éditions1/8
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Squid Milk, le rayon vert . éditions1/6
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mon corps comme une plage, le rayon vert . éditions1/14
Les fleurs - Volupté multicolore et odorante, pétales soyeuses, stigmate protubérant, dense pollen, feuilles déployées, juteuses ou flétries; parcourues par une faune à leur échelle; elles ont habillé d’un monticule organique pendant trente jours le marbre à la forme stricte. Et s’y décomposant peu à peu, elles ont ainsi mimé la mutation du corps qu’elles sont venues honorer.
Offrant le spectacle agréable, regardable et appréciable de l’éclosion, la splendeur, l’opulence elles nous font deviner le flétrissement et la putréfaction qui s’en suivront mais qui ici nous sont épargnés, seulement suggérés.
La corruption altérera les couleurs et formes printanières afin de les fondre en une masse organique-informe, aux tonalités automnales, à l’odeur douceâtre, amas putride et fécond; rejetons prématurée d’un cycle précipité.
Noyé dans ces compositions florales mon corps ondule. Au rythme des flux et des reflux. Plus nocturne que diurne, plus liquide que solide, sujette aux dé-croissances de la lune, provoquant ainsi des raz-de-marées internes.
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En surface la peau, autoédition1/14
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Les Aqueuses, Sept Editions (September Books)
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White Trash, autoédition1/9
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Des filles la mer et une grotte, autoédition1/2