Tryptique VJC

Présenté partiellement rue de l'Université lors de l'exposition Moquette et papiers peints, Paris, 2017
Premier aperçu d'un tryptique qui réunit des vidéos et des photographies argentiques d'amies intimes réalisées en studio au printemps 2017

Trois filles se prêtent au jeu de leur nudité.

Le studio est une boite blanche, un contenant neutre qui sert d’écrin à ces corps encore juvéniles. La lumière artificielle mime les doux rayons d’une fin de journée ou les rougeoiements d’un feu de velours. Les plaques miroitantes concentrent leurs reflets, à l’image d’une surface aquatique fictive, sur un visage, un sein, une cuisse, un bas ventre; faisant reluire la carnation.

Trois filles se soumettent aux processus d’enregistrements multiples de mes caméras.

D’abord le simple déshabillage, loin du strip, filmé et rejoué, par sa répétition et les infimes variations engendrées face à l’observatrice prend revêt la valeur d’un rite.

Les corps posent, réminiscences fugitives et légères des polynésiennes de Gauguin, des silhouettes bleues de Matisse. Il est encore observé de loin, pictural. Entités closes, leur nudité les voile d’un nouveau champs de protection.

Nous restons immobiles, de part et d’autre de l’objectif et de l’écran de la mini DV. C’est cet écran interposé, vecteur de mon regard qui me permet de me mouvoir imperceptiblement et d’explorer cette zone de peau au plus proche. Je m’y promène, à la fois immergée et physiquement distante, la découvre comme on explore un paysage, l’image générée devient le résidu d’une caresse visuelle et virtuelle.