mon corps comme une plage

France, 2018
présenté en France, Paris, 2019, Villa Belleville à Image et Curiosité
Nice, 2019, l'Image Satellite

Les fleurs - Volupté multicolore et odorante, pétales soyeuses, stigmate protubérant, dense pollen, feuilles déployées, juteuses ou flétries; parcourues par une faune à leur échelle; elles ont habillé d’un monticule organique pendant trente jours le marbre à la forme stricte. Et s’y décomposant peu à peu, elles ont ainsi mimé la mutation du corps qu’elles sont venues honorer.
Offrant le spectacle agréable, regardable et appréciable de l’éclosion, la splendeur, l’opulence elles nous font deviner le flétrissement et la putréfaction qui s’en suivront mais qui ici nous sont épargnés, seulement suggérés.
La corruption altérera les couleurs et formes printanières afin de les fondre en une masse organique-informe, aux tonalités automnales, à l’odeur douceâtre, amas putride et fécond; rejetons prématurée d’un cycle précipité.
Noyé dans ces compositions florales mon corps ondule. Au rythme des flux et des reflux. Plus nocturne que diurne, plus liquide que solide, sujette aux dé-croissances de la lune, provoquant ainsi des raz-de-marées internes.

Des fluides opalescents-crémeux s’écoulent.

Lorsqu’on remonte leur cours, leur source jaillit des cavités troglodytes, des fentes sulfureuses du volcan, d’un téton tendu, du lit nacré d’une huître, d’une méduse qui a pris racine au creux d’une cuisse.
Formes circulaires et originelles, espaces de circulation infinie. Se réfugier dans ces rondeurs réconfortantes, s’y lover afin d’y ressentir la chaleur obscure du ventre maternel; la visqueuse humidité de la grotte; le bouillonnement pulsant de la nuit.