J'ai bu le vin nouveau

Pièce réalisée pour l’exposition Villes fantômes [Photographie 122], à La Galerie de la Rotonde, Paris, France, 2015.

Renoncer pour créer.
Diplômée en 2013 de l’École des Gobelins où elle s’est spécialisée en photographie, elle mène depuis plusieurs années des projets où la photographie argentique tient une place privilégiée. Les mois de juillet et août 2014 ont été l’occasion de produire son projet le plus important jusqu’à présent : une série d’images prises dans la préfecture de Fukushima. Progresser vers le lieu interdit, s’arrêter au bas du mur, puis abdiquer des lieux communs et de leurs images préconçues, pour ne se concentrer que sur « les projections de [son] esprit, seule alternative laissée à l’insaisissable mutation des éléments »

L’image approchante
Depuis Fukushima jusqu’aux Pinardiers, le regard de Rebekka Deubner évite l’évidence, refusant de reproduire in extenso nos attentes : elle les contourne. Pour Villes fantômes [Photographie 122], elle explore le principe du cadavre exquis appliqué à l’image. Partant de ce principe d’image approchante, elle construit à partir de la photographie n° 122 — ses forme, texture, couleur — une succession d’images choisies qui peu à peu s’en éloignent pour acquérir leur autonomie par rapport au modèle. La photographie n° 122 est ainsi confrontée à des avatars de ce lieu disparu : une nouvelle vie, une réincarnation de cette façade en particulier, diffractée par le principe de ressemblance. Parents proches et famille lointaine

Texte écrit pour le catalogue de l’exposition par Camille Richert