En surface, la peau (Partie I)

Présenté lors des expositions Jeune, Photo Saint Germain à la galerie du CROUS à Paris, 2017, Les yeux levés vers ces hauteurs qui semblaient vides au CRIC de Nîmes, 2017, à Autofictions à la Under Construction Galery à Paris, 2016

Ce projet m’accompagne au quotidien, se rapprochant de la tenue d’un journal intime - elle se construit au fur et à mesure d’une accumulation obsessionnelle focalisée sur le désir et les formes qu’il prend à mes yeux tant dans les espaces que les corps que je rencontre et des réactions ainsi générées.
Les prises de vue ainsi que leur applications sont progressives, protéiformes n’étant soumises à aucun protocole particulier, répondant seulement à mon besoin de collectionner photographiquement et ainsi non seulement de sauvegarder mais de m’approprier des éléments qui m’attirent.

Le corps forme le signe d’un langage organique qui se déploie en silence dans l’espace selon un pur jeu visuel et sensuel.

Le désir nait de la séparation. Il découle de la limite intrinsèque qui nous constitue physiquement et nous distingue de l’autre. La peau; enveloppe sensible, surface exposée, à la fois frontière et zone de contact, espace offert au corps à corps. Ces corps étrangers ou intimes, dépossédés de leur image m’appartiennent, me désignant par leur accumulation la spécialité de mon désir.
Capter le geste en plein vol ou appréhender le corps par fragments, rendre compte de sa surface mouvante et émouvante. La photographie traduit une expérience sensible et tactile du corps qui se fait reflet et symbole d’émotions indicibles; qu’il soit en tension, amoureux ou à l’abandon. Ainsi le geste appelle le geste, la caresse provoque la caresse et le dialogue entamé se prolonge par la juxtaposition des images dans une frise où les signes s’épanouissent et se répondent, esquissant un répertoire subjectif de ce langage sans signifié.

Le drap ici ne voile plus. Il est devenu images. L’objet intime dévoile. L’étreinte s’expose.